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À la suite de la loi de juillet 1901 sur les associations, dont le titre III visait spécialement les congrégations, puis de la loi de juillet 1904 leur interdisant tout enseignement, des milliers de religieux et notamment de sœurs enseignantes, furent confrontés à la fermeture de leurs écoles et pensionnats. Ces faits sont connus.
Si les documents administratifs et les chiffres abondent, les témoignages des sœurs directement concernées sont rares. Comment les communautés y ont-elles fait face ? Comment les sœurs, individuellement, ont-elles vécu leurs implications concrètes : la sécularisation, l’exil ou le changement de métier ?
C’est à partir de documents de première main, extraits des archives d’une douzaine de congrégations féminines, que ce livre tente de donner la mesure du grand retournement opéré par des actrices méconnues de l’Histoire : celui des sœurs enseignantes hors-la-loi devenues des «demoiselles» au service de l’enseignement libre diocésain, ou bien gardes malades et catéchistes dans les paroisses, bonnes d’enfants dans des familles, voire ouvrières d’usine, ou bien encore nouvelles missionnaires, expatriées par la force des choses ; celui de la fermeture des pensionnats transformés en hôpitaux militaires où les sœurs infirmières (ou devenues telles) soignèrent les soldats de la Grande guerre.
De l’exil aux tranchées, de 1901 à 1914-1918, des sœurs témoignent…